Lors du récent Carrefour Weekend sur Radio Fréquence 2, Lago Paulin, une figure emblématique du zouglou, a animé les débats en évoquant l’identité musicale de ce genre prisé en Côte d’Ivoire.
La question essentielle demeure : dans quel registre placer un artiste du zouglou tel que lui – en tant que chanteur tradi-moderne ou chanteur zouglou ? Lago Paulin défend ardemment l’essence traditionnelle du zouglou, le reliant aux racines profondes de la musique ivoirienne.
Remémorant l’évolution du zouglou, il évoque l’époque où le genre prenait ses sources dans le wôyô, mêlant subtilement traditions et modernité. C’est de cette fusion que le zouglou a puisé sa vitalité, reflétant ainsi la véritable essence de la tradition musicale.
Se comparant à l’évolution contemporaine du genre, Lago Paulin souligne un écart marqué entre le zouglou d’antan et celui d’aujourd’hui. Il évoque avec nostalgie des périodes où des artistes tels que Stezo et Almyghty partageaient la scène avec le zouglou, tandis qu’aujourd’hui, le paysage musical semble délaisser ses racines.
L’artiste rappelle fièrement son succès en 2009 avec l’album “Zouglou Pure et Dure”, honoré du prix du meilleur album par le Burida, malgré la domination d’Arafat et du coupé-décalé à cette époque.
Évoquant les artistes contemporains tels que le Petit Didi B, il soulève un constat amer : le zouglou actuel semble égaré, dénaturé, et même ses pas caractéristiques semblent se perdre.
Pourtant, pour Lago Paulin, le zouglou est plus qu’une simple musique ; c’est un moyen de dénoncer les maux de la société. Il insiste sur l’importance de préserver l’authenticité du zouglou, sa capacité à être le miroir d’une société en mutation.
À l’heure où la musique évolue et se métamorphose, Lago Paulin prépare un nouvel album, “Borimanban”, promettant ainsi de revenir à l’essence pure du zouglou. Pour lui, c’est la voie à suivre pour préserver l’héritage et la philosophie unique qui caractérisent ce genre musical emblématique de la Côte d’Ivoire.
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